Allocution de l'honorable juge Simon Byabakama, président de la Commission électorale ougandaise, lors de l'atelier inaugural des ambassadeurs de la paix qui s'est tenu le 16 septembre 2025 au Secr...
- unafriug
- 24 oct.
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Le Président a exprimé son plaisir d’assister à l’atelier des Ambassadeurs de la paix, tenu au secrétariat de l’Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (UNAFRI) à Naguru, Kampala.
La notion d'« élections libres et équitables » n'est pas explicitement définie en droit ougandais, mais la Cour suprême ougandaise a fourni des orientations, notamment dans l'affaire historique Kizza Besigye contre Yoweri Museveni et la Commission électorale, requête présidentielle n° 1 de 2001. Il a été déclaré dans cette affaire que pour garantir des élections libres et équitables, un temps suffisant devait être alloué à toutes les étapes, y compris les nominations, les campagnes, le vote et le dépouillement des voix. Les candidats ne doivent pas être privés de leur droit de se présenter, et les citoyens ne doivent pas être privés du droit de voter pour leurs candidats préférés par une manipulation déloyale des agents électoraux. Les conditions de concurrence doivent être équitables afin que les titulaires, les ministres et les fonctionnaires ne bénéficient pas d'un avantage injuste. L'ensemble du processus électoral doit se dérouler dans un environnement exempt d'intimidation, de corruption, de violence, de coercition ou de toute action visant à saper la volonté du peuple. Les procédures électorales doivent garantir le secret du scrutin, l'exactitude du dépouillement et la publication rapide des résultats. Les lois électorales et les directives destinées aux participants doivent être préparées et publiées suffisamment à l'avance. L'équité et la transparence doivent être préservées à toutes les étapes du processus électoral. Ceux qui commettent des infractions électorales ou compromettent le processus de toute autre manière doivent faire l'objet de sanctions sévères. La Commission électorale doit résoudre les litiges électoraux rapidement et équitablement.
En tant que président de la Commission électorale ougandaise, il a réaffirmé que le fondement de la démocratie ougandaise demeure le principe selon lequel le pouvoir ultime appartient au peuple. La Constitution, adoptée en 1995, consacre ce principe fondamental, stipulant que les Ougandais exercent leur souveraineté par le biais d'élections régulières, crédibles et participatives. Il est du devoir de chaque citoyen non seulement de valoriser ces droits, mais aussi d'assumer les responsabilités qui en découlent avec soin et intégrité.
La Constitution définit également les droits et les responsabilités de chaque citoyen ougandais. Les citoyens sont encouragés non seulement à participer au choix de leurs dirigeants, mais aussi à respecter l'État de droit, à préserver la paix et à promouvoir l'unité nationale. Il a notamment exhorté les jeunes, qui représentent le présent et l'avenir de notre nation, à être fiers des progrès du pays, à rester vigilants face aux influences conflictuelles et à œuvrer activement à l'édification d'une société pacifique et démocratique.
Il a rappelé aux jeunes le préambule de la Constitution, qui reconnaît solennellement les douloureux épisodes de troubles politiques, de conflits et d'instabilité que l'Ouganda a traversés au cours de son histoire. Qualifiant ces expériences de leçons durement acquises, il a exhorté les jeunes à reconnaître la fragilité de la paix et la responsabilité collective de la préserver. Il a souligné que l'ordre constitutionnel actuel, qui garantit les droits de tous les citoyens et établit des processus démocratiques, est né de la volonté de ne jamais répéter les erreurs du passé.
Dans son discours, il a encouragé les jeunes à se considérer comme les gardiens de cet héritage, chargés de veiller à ce que l'avenir de l'Ouganda ne soit pas compromis par les divisions et les conflits qui ont autrefois menacé son unité. En privilégiant le dialogue à la confrontation, en respectant les droits et la dignité d'autrui et en rejetant activement la violence sous toutes ses formes, les jeunes Ougandais ont le potentiel de bâtir des communautés résilientes. Il les a exhortés à prendre l'initiative au sein de leurs communautés, à promouvoir l'éducation civique et à être des ambassadeurs de la paix, tant par leurs paroles que par leurs actes.
Enfin, il a exhorté la jeunesse à s'inspirer du parcours de l'Ouganda et à rester vigilante et proactive, non seulement pour préserver la paix, mais aussi pour promouvoir les valeurs démocratiques qui soutiennent le progrès de la nation. Leur dévouement, a-t-il souligné, servira de modèle aux générations futures, garantissant que les sacrifices du passé mènent à une société stable, inclusive et harmonieuse pour tous.
Il a averti les jeunes que l'intégrité des élections restait menacée par des difficultés persistantes, la corruption étant particulièrement néfaste. La corruption électorale, qu'elle se traduise par l'achat de voix ou d'actes tels que l'achat de waragi pour les électeurs, la manipulation des listes électorales ou l'abus de ressources publiques, érode la confiance du public et déforme la véritable volonté du peuple.
Des élections pacifiques ne sont pas seulement le fruit de cadres institutionnels ; elles sont un accomplissement collectif, fruit des actions d'individus consciencieux. Il a exhorté les jeunes à continuer de s'éduquer, de s'engager et de s'autonomiser mutuellement, afin que le processus démocratique ne soit pas seulement un événement, mais un témoignage vivant de nos aspirations communes.
Il a exprimé sa gratitude aux jeunes pour leur attention, leur dévouement et leur engagement en faveur de la paix et de la démocratie en Ouganda.








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